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22 février 2010

Journaliste Otages et liberté de la presse

Polémique sur le "coût" des journalistes otages en Afghanistan

Hier, 22h40

La recherche des deux journalistes de France 3 enlevés fin décembre en Afghanistan a déjà coûté plus de 10 millions d'euros à la France, a déclaré dimanche le chef d'état-major des armées, Jean-Louis Georgelin. Lire la suite l'article

Cette déclaration, qui fait suite à d'autres critiques sur les risques pris par les journalistes, a provoqué les foudres de Reporters sans frontières (RSF) et l'étonnement de la direction de France Télévisions.

"Nous avons déjà dépensé plus de 10 millions d'euros pour s'occuper de cette affaire", a dit Jean-Louis Georgelin sur Europe 1.

"Je donne le chiffre parce que j'appelle à la responsabilité des uns et des autres", a-t-il ajouté, assurant toutefois ne pas vouloir "remettre en cause (...) la liberté de la presse".

Selon le chef d'état-major des armées, "chacun à sa place fait ce qu'il doit faire. Tous les moyens sont engagés" pour que les journalistes retrouvent la liberté.

L'association de défense des journalistes RSF s'est dite consternée par "une polémique nauséabonde".

"Nous sommes consternés par ce genre de propos", écrit-elle dans un communiqué. "C'est la troisième fois depuis l'enlèvement de ces deux journalistes le 29 décembre 2009 que les autorités françaises relancent la polémique, alors même qu'elles ont demandé de faire preuve de discrétion et de retenue."

RSF fait référence à des critiques attribuées à Nicolas Sarkozy et confirmées par le secrétaire général de l'Elysée.

Claude Guéant a ainsi déclaré mi-janvier que "Nicolas Sarkozy, à plusieurs reprises, à dit que cette imprudence était vraiment coupable".

La direction de France Télévisions a elle aussi réagi.

"La direction de France Télévisions s'étonne qu'une polémique puisse naître sur le coût réel ou supposé des opérations qui visent à ramener en France les journalistes de France 3 retenus en Afghanistan", écrit-elle dans un communiqué.

La direction du groupe de télévision publique et ses rédactions "s'interrogent sur l'opportunité d'une telle déclaration", poursuit le texte.

"Il n'était pas, jusque-là, dans les habitudes de la France d'évaluer le coût du rapatriement de citoyens français retenus contre leur gré à l'étranger. Si un tel débat devait avoir lieu, peut-être fallait-il attendre le retour de ces deux journalistes pour l'ouvrir", ajoute le communiqué.

Martine Aubry, premier secrétaire du Parti socialiste, a jugé "aussi imprudents qu'inacceptables" de tels propos "de la part d'un haut responsable de notre défense".

"Dans une démocratie, parce qu'ils portent à la connaissance du public la réalité de la guerre, et les éventuels débordements, les journalistes sont des vigies indispensables. Peut-être est-ce là ce qui gène le gouvernement: que les Français soient informés d'une guerre qui s'enlise, sans stratégie de sortie", dit Martine Aubry dans un communiqué.

Elle estime par ailleurs que le chef de l'Etat doit demander au général Georgelin de présenter ses excuses.

Jean-Baptiste Vey et Nicole Dupont

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